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Géographie


Le territoire de l’Égypte est constitué principalement de déserts. Seuls 35’000 km², soit 3,5 % de la superficie du pays est cultivée et habitée de manière permanente. L’essentiel du territoire égyptien se situe à l’intérieur de la large bande désertique qui s’étend d’ouest en est depuis la côte Atlantique de l’Afrique jusqu’en Asie du Sud-Ouest. L’histoire géologique de l’Égypte a donné naissance à quatre grandes régions naturelles :

  • La vallée du Nil et le delta du Nil
  • Le désert Libyque (désert occidental) à l’ouest du Nil
  • Le désert Arabique (désert oriental) à l’est du Nil
  • La péninsule du Sinaï, au nord-est

La vallée du Nil

La Vallée du Nil est la source de la richesse de l’Égypte, c’est là que se concentre la population, et là que les civilisations se sont succédées. La plus importante de ces civilisations est celle de la période des Pharaons. Le Nil mesure 6500 km de long, le 2e plus long fleuve du monde. Le premier étant l’Amazone.
Il prend se source au lac Victoria en Ouganda pour le Nil blanc et en Éthiopie pour le Nil bleu, tous deux affluents du Nil. Le Nil se jette dans la mer méditerranée par un immense delta, qui divise le fleuve en 2 bras principaux, celui de Rosette, et de Damiette. La vallée du Nil s’étend sur environ 800 km entre Assouan et la banlieue du Caire. La vallée du Nil est connue sous le nom de Haute-Égypte, alors que la région du delta est appelée Basse-Égypte. Des falaises abruptes entourent les berges du Nil par endroit alors que par ailleurs, elles sont dégagées et favorables à la production agricole. Par le passé, les crues du Nil en été charriaient de l’eau et du limon qui favorisaient l’agriculture sur une terre par ailleurs très aride.
Depuis la construction de l’Ancien barrage d’Assouan en 1902, puis du haut barrage d’Assouan dans les années 1970 et par la suite autres ont mis fin aux inondations et aux dépôts de limon. De nombreux canaux d’irrigation ont été creusés pour apporter l’eau dans les champs.


Le Delta du Nil

Le delta du Nil, désigne la région d’Égypte où le Nil se jette dans la mer Méditerranée. Il est composé de terre basse, marécageuse, qui est parfois impropre à l’agriculture. L’agriculture est néanmoins très développée dans la région du delta. C’est une région marécageuse qui depuis l’Antiquité a toujours été riche en faune et en flore. Depuis près de 5’000 ans, le delta est une zone d’agriculture intensive. Le papyrus égyptien vient en grande partie de cette région. C’est une zone stratégique pour l’agriculture, qui depuis l’antiquité fait l’objet d’une gestion de l’eau visant à prévenir les crues trop importantes et limiter les risques de salinisation via des bassins de réception des eaux que les anciens égyptiens nommaient Hod.


Désert Lybique

Le désert Libyque ou désert de Libye est un désert, d’environ 700’000 km², situé dans la partie ouest de l’Égypte, la partie est de la Libye et au nord-ouest du Soudan. Ce désert est une partie du Sahara.
Une partie de sa surface constituée de calcaire est appelée désert blanc. Le désert Libyque se trouve découpé en plusieurs zones :

  • Au Nord : à Marsa-Matruh, avec l’oasis de Siwa et dans la région de Qattara les oasis de Moghra et de Qarat Umm el-Sugheir
  • Au sud : dans Nouvelle-Vallée, avec les oasis d’Ad-Dakhla, Al-Farafra3 et la grotte de Jara, Al-Kharga, Baris et son temple de Dosh, et le Gilf El-Kebir (site du récit Le Patient anglais)
  • Nord-est : à Gizeh, avec l’oasis de Al-Bahariya
  • Centre-nord-est : au Fayoum, avec l’oasis du Fayoum, le lac Moéris, le site de Crocodilopolis

Désert Arabique

Le désert Arabique est un désert de l’Est de l’Égypte situé à l’extrémité Nord-est du Sahara. Il est délimité par le delta du Nil au nord, la mer Rouge à l’est, la vallée du Nil à l’ouest et le désert de Nubie au sud au-delà du lac Nasser.


Péninsule du Sinaï

Le Sinaï est une péninsule égyptienne d’environ 60 000 km², à la forme triangulaire et située entre la mer Méditerranée (au nord) et la mer Rouge (au sud). Sa frontière terrestre longe le canal de Suez à l’ouest et la frontière entre l’Égypte et Israël et la bande de Gaza au nord-est. La limite orientale de la péninsule est marquée par une faille tectonique qui écarte, année après année, la mer Rouge. Des gisements de pétrole, de fer et de manganèse sont exploités dans le nord et dans le centre-sud. D’anciennes mines existent depuis des millénaires.


Fleuves, lacs et rivières
Le Nil

C’est un fleuve d’Afrique, avec une longueur d’environ 6’700 km, c’est avec le fleuve Amazone, le plus long fleuve du monde. Il est issu de la rencontre du Nil Blanc et du Nil Bleu. Le Nil blanc qui prend sa source au lac Victoria (Ouganda, Kenya, Tanzanie) et le Nil bleu est issu du lac Tana (Éthiopie). Ses deux branches s’unissant à Khartoum, capitale du Soudan actuel. Le Nil se jette dans la Méditerranée en formant un delta au nord de l’Égypte. En comptant ses deux branches, le Nil traverse le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan du Sud, le Soudan et l’Égypte. Il longe également le Kenya et la République démocratique du Congo et son bassin-versant concerne aussi l’Érythrée grâce à son affluent du Tekezé. Le Nil est la voie qu’empruntaient les Égyptiens pour se déplacer. Il apporte la vie en fertilisant la terre et garantit l’abondance. Il joua un rôle très important dans l’Égypte antique, du point de vue économique, social, agricole et religieux. Fleuve nourricier d’un grand peuple, il fut divinisé sous le nom d’Hâpynotes, personnifiant la crue du Nil dans la mythologie égyptienne. La crue du Nil, qui avait lieu chaque été et qui apportait le limon noir permettant la culture de ses rives, est restée longtemps un phénomène inexpliqué. C’est de ce limon noir que vient le nom antique de l’Égypte, Kemet, qui veut dire « la terre noire ». De nos jours, les eaux limoneuses du Nil sont captées et redistribuées sur les terres agricoles grâce aux barrages de Ziftah, d’Assiout, d’Hammadi, d’Esna et surtout aux deux barrages géants d’Assouan, l’ancien et le grand barrage, dont la construction dans les années 1970 a nécessité le déplacement de plusieurs temples, dont ceux d’Abou Simbel, qui auraient été noyés dans la retenue du lac Nasser.


Lac Nasser

C’est un lac artificiel situé à la frontière entre l’Égypte et le Soudan. Créé à l’issue de la construction du haut barrage d’Assouan, entre 1958 et 1970, il est alimenté par les eaux du seul Nil.
Lors de sa construction et pour contrer la montée des eaux, plusieurs sites archéologiques nubiens, dont Abou Simbel et Philæ, furent démontés pierre par pierre et déplacés en hauteur.
Le port fluvial soudanais de Wadi Halfa fut par exemple totalement submergé et remplacé par une ville nouvelle aux bords du nouveau lac. Malgré les dégâts causés par ce poisson dans le lac Victoria, la perche du Nil, que les Égyptiens appellent Samos, a été introduite dans le lac Nasser. Là aussi, elle connaît, dans ce jeune lac de barrage, une grande expansion. De plus, de par son effet régulateur sur les crues du fleuve, il diminue la quantité d’alluvions déposée en aval et est directement cité comme responsable de l’érosion du delta du Nil.


Lac Moéris

Ce lac est aussi appelé également lac Qârûn « lac de Coré », est situé au nord de l’oasis du Fayoum. Il s’étend actuellement sur 600 km², environ 50 km de longueur d’est en ouest pour une douzaine de kilomètres dans sa plus grande largeur. Situé à 44 m au-dessous du niveau de la mer, il présente une profondeur moyenne de 4 à 5 m, mais peut atteindre par endroits 15 ou 18 m. Il est alimenté par un bras du Nil, le Bahr Youssouf, qui se détache du fleuve à 400 km plus au sud.


Lac Toshka

Les lacs de Toshka sont un ensemble de lacs récents en train de se former en Égypte dans la dépression de Toshka, dans le désert du Sahara. Le haut barrage d’Assouan, construit entre 1964 et 1968, conduit à la formation du lac Nasser, dont le niveau maximal est à 183 mètres au-dessus du niveau de la mer. En 1978, l’Égypte commence la construction du canal Sadate. En direction du nord-ouest, celui-ci permet à l’eau dépassant le niveau de 178 mètres de s’écouler à travers le oued Toshka jusqu’à l’extrémité sud du plateau calcaire de l’époque Eocène. L’eau commence à s’écouler à partir des années 1990.
Des observations depuis l’espace repérèrent le premier lac, le plus Oriental, à partir de 1998.
Fin 1999, trois lacs supplémentaires ont été repérés plus à l’ouest. Le plus occidental des lacs aurait commencé à se constituer entre septembre 2000 et mars 2001. Ces lacs n’ont pas été nommés individuellement. Au total, ils couvrent une superficie d’environ 1 300 km². Le fait qu’il n’y ait pas de fleuve traversant cette région s’explique par l’extrême aridité du Sahara, la jeunesse du Nil et l’activité tectonique de la région.


Lac Amers

Les lacs Amers sont deux lacs salés d’Égypte composés du Grand Lac Amer et du Petit Lac Amer. Ensemble, ces deux lacs en communication directe l’un avec l’autre ont une superficie de 220 km². Ils sont intégrés au dispositif du canal de Suez et de ce fait sont parcourus par un grand nombre de navires ; au nord, le canal traverse également deux autres lacs, le Manzala et le Timsah.


Lac Mariout

C’est un lac salé, ou plus exactement saumâtre, situé dans le nord de l’Égypte, à l’extrémité ouest du delta du Nil. Il a une superficie d’environ 250 km². Il est séparé de la mer Méditerranée par l’étroit isthme sur lequel la ville d’Alexandrie a été construite. Il est relié au Nil et à la mer Méditerranée par des canaux. Certaines des zones marécageuses bordant le lac ont été comblées pour permettre la croissance de la métropole.


Lac Menzaleh

C’est une lagune salée de plus de 180’000 hectares de superficie et d’à peine un mètre de profondeur, isolée de la mer par un petit cordon littoral. Il est parsemé d’îles sableuses, débris de cordons littoraux plus anciens et reçoit les eaux des branches orientales du Nil.


Lac Timsah

Le lac Timsah est un lac d’Égypte dans le delta du Nil. Il fait partie des lacs amers traversés par le canal de Suez, avec le lac Manzala et le Grand Lac Amer. La ville d’Ismaïlia, siège administratif de la Suez Canal Authority (ACS) est construite sur ses berges septentrionales. De forme triangulaire, il couvre une superficie de 14 km² et sa profondeur n’excède que rarement 1 mètre. La largeur du canal au Nord et au Sud d’Ismaïlia ne permettait pas aux navires de se croiser sur cette portion, et les obligeait à mouiller sur le lac en attendant que la voie se libère afin de poursuivre leur périple. L’inauguration, le 6 août 2015, d’un nouveau canal à l’Est du lac Timsah, d’une longueur de 35 km, à supprimé cet inconvénient.


Lac Burullus

C’est un lac aux eaux saumâtres situé dans le delta du Nil en Égypte, son nom vient de la ville de Burullus.
Il est situé dans le gouvernorat de Kafr El-Sheikh, à l’est de Rosetta, bordé par la mer Méditerranée au nord et par des terres agricoles au sud.


Lac solaire

C’est un lac salé héliothermique situé à Taba en Égypte à proximité de la mer Rouge, à environ 18 km au sud d’Eilat dans la péninsule du Sinaï. De dimensions modestes (140 m sur 50 m, avec une profondeur de 4 à 6 m selon les saisons) et de forte salinité, il est le siège de phénomènes physiques et biochimiques complexes liés aux cycles d’évaporation et d’infiltration du site. A certains moments de la journée, par défaut de convection, l’eau de profondeur est nettement plus chaude que l’eau de surface. Il abrite une faune et une flore spécifiques dont notamment des stromatolithes.